Une contribution sur la démarche auprès des élus
Depuis sa création, l'association des Amis de Jules Durand veille à interpeller les élu.e.s et les autorités politiques afin qu'ils et
elles contribuent à rendre au militant syndical la place qui lui revient dans l'histoire des droits humains, notamment celui de s'associer pour lutter pour un avenir
meilleur.
Parmi les démarches de l'AJD dans divers lieux, signalons celle auprès de la mairie de Paris
Une initiative largement soutenue par les élus locaux, les associations, les syndicats, les professionnels de justice, les universitaires et la société civile
Naissance d’un projet de commémoration officielle
- 20 juillet 2013 : lettre de Jean Pierre Castelain à Madame la Ministre
- 25 novembre 2013 : premières journées d’études sur Jules Durand à l’Université du Havre, ouvertes par Edouard Philippe, député maire du Havre.
- 8 juillet 2014 : réception d'une délégation des Amis de Jules Durand à la Chancellerie (JP Castelain/M Hédrich/A Mary) par Messieurs Martin et Bechida, conseillers du cabinet de la Garde des Sceaux.
- 15 septembre 2014 : lettre ouverte à Mme Taubira, Ministre de la Justice, signée par dix parlementaires de Haute-Normandie, à l'initiative de Catherine Troallic, députée du Havre.
- 1 et 7 octobre 2014 : lettres des Bâtonniers de Rouen et du Havre.
- 13 mars 2015 : lettre du chef de cabinet de Madame le Ministre à Christiane Delpech, petite fille de Jules Durand.
- 16 juin 2017 : confirmation de la participation de Christiane Taubira à l'inauguration du square Jules Durand à Paris (22 juin 2017)
Pourquoi est-il nécessaire
d’achever l’œuvre de réhabilitation ?
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le bienfondé d’une telle démarche de réhabilitation. En effet, il semble que cette tragique erreur judiciaire ait été pleinement réparée par l’arrêt du 15 juin 1918 de la Cour de Cassation.
Certes il ne fait aucun doute que Jules Durand a été définitivement innocenté par la Cour de Cassation, plus de 7 ans après sa condamnation à mort et sa grâce partielle du 31 décembre 1910.
Toutefois, au-delà de l’aboutissement de cette révision judiciaire, force est de constater que contrairement à l’affaire du capitaine Dreyfus, jamais le Ministre de la Justice, ne s’est exprimé sur l’affaire de l’ouvrier Durand.
Ni en 1918, date de sa réhabilitation judiciaire…
Ni en 1926, date de son décès à l’asile psychiatrique de Rouen…
Ni en 1958, alors que René Coty, son avocat, devenait Président de la République…
Pire, au terme de nos recherches aux archives nationales, la seule intervention ministérielle depuis 1918 a été pour proposer l’élévation de Georges Vernis, juge d’instruction de l’affaire Durand, au grade de chevalier de la Légion d’honneur, le 07/03/1925.
Aujourd’hui, au terme d’un siècle de silence et d’oubli, nombreux sont ceux qui attendent qu’un hommage solennel de la République soit enfin rendu à Jules Durand. Ce n’est pas seulement de justice dont il est question mais de mémoire.
Si Jules Durand a en effet bénéficié d’une réhabilitation judiciaire, il n’a jamais reçu l’hommage que lui doit la République, au même titre qu’un Dreyfus, qui fut condamné au bagne avant d’être réhabilité avec tous les honneurs, il n’appartient toujours pas au patrimoine historique de la Nation, au même titre qu’un Calas qui fut écartelé en place publique avant d’être réhabilité.